Explications de textes

Explications de textes
une mine d’information pour le bachelier un peu perdu : des cours très bien construits, des sujets et des corrigés gratuits.

samedi 4 juin 2011

Bac philo 2012 : sujets probables et corrigés Peut-on vivre sans philosopher ? pour vos élèves !


Bac philo 2012 :

sujets probables et corrigés pour vos élèves !

le 30 mai 2011, dans Sur les blogs de profs, par Claire de La Rochefoucauld
Comme chaque année, pour la première et traditionnelle épreuve du bac, l’épreuve de philosophie, vous pouvez envoyer vos élèves s’entraîner sur lewebpédago : nous publions cette semaine un dossier contenant une liste de sujets probables avec des corrections de brillants blogueurs et profs de philo !
Avis aux candidats du bac pour vous entraîner aux épreuves de philo :
  • Munissez-vous d’une feuille de brouillon et d’un stylo (c’est simple, jusqu’ici).
  • Pour chaque sujet proposé ci-dessous, réfléchissez aux thèmes de votre cours auxquels il renvoie dans vos cours, puis décortiquez les mots du sujet pour entamer une réflexion et bâtir un plan détaillé avec les idées maîtresses de chaque partie (plus compliqué ça, mais il faut bien s’y mettre !).
  • Cliquez sur le lien pour voir la correction proposée (alors, en plein dans le mille ?).
  • En vous entraînant sur des sujets probables, vous optimisez vos chances de réussite !
Bon courage et bonnes révisions !!!
Des sujets probables et des corrigés gratuits
Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie et auteur du blog La philosophie au bac.
C. Sarroul est professeur de philosophie à Parie. Son blog, Mon année de philosophie, contient une mine d’information pour le bachelier un peu perdu : des cours très bien construits, des sujets et des corrigés gratuits.
A. Louangvannasy, professeur de philosophie à Toulouse propose une série de sujets probables, corrigés, avec des points méthodologiques sur son blog SOSPhilo.
Des conseils indispensables pour se préparer au mieux… sur le blog PhiloChar par Florence Begel.
Sur le blog du prof de philo d’Ozanam, 4 sujets corrigés :

Bac ES 2012 : plan détaillé d’un sujet Si l’homme n’a pas d’"instinct" probable de philosophie

Bac ES 2012 : plan détaillé d’un sujet probable de philosophie

Par Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie à Paris et auteur du blog hansen-love.

Le sujet : Peut-on se donner comme règle morale de suivre la nature ?

Le corrigé

Introduction
Suivre la nature peut être compris de plusieurs manières. Cela peut signifier : "suivre ma nature", c’est-à-dire donner libre cours à mes penchants, quels qu’ils soient ; ou bien s’efforcer de suivre ma nature profonde, ma vraie nature. Suivre la nature peut vouloir dire également : prendre exemple sur la Nature. La Nature universelle, ou "cosmos", en tant qu’ordre rationnel, stable, autorégulé et harmonieux, a été prise pour modèle par de nombreux philosophes. Dans les deux cas, l’homme s’imposerait de "suivre" un donné, un ordre ou encore une logique, dont il ne serait pas la source. Or, l’idée de règle morale suppose un système de normes dont on admet en général que soit la société, soit la conscience humaine, en sont le fondement. Car la liberté, c’est-à-dire l’"autonomie" ("je me donne à moi-même la loi que je vais suivre"), est à la base de toute morale – en tout cas, c’est ce que nous admettons en général. Il semble donc y avoir une opposition entre l’idée d’autonomie morale et celle de soumission à un ordre qui ne procéderait pas de la volonté humaine.

I – À première vue, cela ne paraît pas être une bonne idée
Le bon sens nous enseigne que l’homme, pour vivre en société, doit réfréner ses tendances naturelles. Pour vivre humainement, il ne doit suivre ni ses instincts – s’il en a –, ni ses pulsions, qui, sans contrôle, sont incompatibles avec la vie en communauté.
1) Le propre de l’homme est la culture qui lui commande de s’arracher à sa nature.
Kant parle de la "sauvagerie naturelle de l’homme" que l’éducation doit se donner pour but de surmonter. Or, l’éducation de l’homme n’est jamais achevée. Notre vie morale est une lutte permanente contre la menace du retour et d’une réactivation de nos instincts (paresse, agressivité, dérèglement sexuel, etc.).
2) Si l’homme n’a pas d’"instinct", au sens strict, il a des "pulsions".
Depuis Freud, philosophes et anthropologues ont choisi d’employer le terme de "pulsion" plutôt que celui d’"instinct", réservé au monde animal. Donc, pour Freud comme pour Kant, l’homme doit maîtriser ses pulsions, les discipliner, les réfréner, les encadrer et les réorienter ("sublimation") afin que la vie en société soit harmonieuse.
3) L’idéal de "suivre la nature", dans le sens de ses "inclinations", ne peut donc être généralisé.
Cet idéal a pu être défendu par des tyrans, réels, ou fictifs, comme Calliclès (le personnage du Gorgias de Platon), qui précisément est l’incarnation du despotisme de l’instinct. Mais si tous les membres d’une communauté adoptent ce type d’idéal, l’élimination des plus faibles et la guerre de tous contre tous en sont automatiquement la rançon.

Conclusion. Il paraît exclu de se donner comme règle morale de "suivre la nature", au sens de "suivre nos simples inclinations" – nos instincts ou nos pulsions. On peut toutefois remarquer que la nature de l’homme, précisément, est une "non-nature".

II – Mais la Nature (universelle) peut constituer un modèle à bien des égards
Pour les Grecs, pour les anciens en général, la nature est un cosmos, c’est-à-dire un univers ordonné et hiérarchisé qui constitue pour l’homme un monde achevé et une autorité parfois effrayante ou hostile, mais jamais contestable. Idée que l’on retrouve aussi chez de nombreux philosophes modernes, en particulier Rousseau et Spinoza.
1) Rationalité et perfection. "La nature ne fait rien en vain."
Cette formule fameuse d’Aristote exprime bien la conviction des anciens : dans la nature tout est en ordre. Chaque chose a une place et une raison d’être, chaque élément de la nature répond à une fonction ou une finalité, elle-même ordonnée par l’agencement de la totalité.
2) Plénitude et équilibre.La nature, contrairement aux hommes, ne rate pas ses buts. Dans la nature, tout est équilibré, rien n’arrive à contresens, rien n’est contre nature. Tout est "dans l’ordre des choses". Les inconvénients sont toujours compensés et équilibrés, comme les variations du climat, qui dans la nature, ne rompent jamais complètement les équilibres écologiques.
3) Harmonie et beauté.
Leibniz, Théodicée, Abrégé de la controverse. Pourquoi Dieu a-t-il permis le mal ? Réponse : "Dieu a permis le mal pour en tirer un bien, un bien plus grand." L’argument n’est pas celui des stoïciens, puisque, ici, Leibniz reconnaît le mal (le péché originel). Mais il estime que ce mal concourt à l’harmonie du tout. Il l’explique dans l’opuscule de 1697 : De l’origine radicale des choses prise à sa racine.

Conclusion. La nature, par certains de ses aspects (rationalité, plénitude, autorégulation, prodigalité, créativité, etc.), a pu constituer un idéal pour le sage et pour certains philosophes (Épictète, Épicure et Lucrèce, Rousseau..). Toutefois, depuis Descartes, la nature a cessé d’être idéalisée par les modernes. La médecine, entre autres, se donne pour objectif de la corriger. On peut toutefois proposer une autre interprétation de l’expression "suivre la nature".

III – La (vraie) nature de l’homme, c’est la raison
Suivre la nature, pour un homme, ce n’est pas retourner vivre dans les forêts avec les ours (précepte que Voltaire prétendait trouver chez Rousseau). C’est rentrer en soi-même pour rétablir volontairement ce qui est notre vraie nature : tel est le secret de la sagesse et du bonheur.
1) Vis conformément à la nature.
L’idéal des stoïciens et des épicuriens ne signifie pas qu’il faut retourner vivre avec les bêtes sauvages, ni qu’il faut accepter tous les maux de la nature (maladies, cataclysmes, mort). Mais il faut prendre le plaisir qui est à notre portée, pourvu qu’il soit naturel (Épicure). Il faut surtout lire le livre de l’Univers à lumière de l’intelligence, qui est notre vraie nature.
2) La liberté.
Être libre, c’est obéir à la nécessité de sa nature. L’homme se rapproche et se distingue – en même temps – de l’animal à cet égard. Pour un animal, être libre, c’est n’être soumis qu’à son instinct. Le rossignol chante librement, le loup dévore librement l’agneau. Pour un homme, est "bon" ce qui est nécessairement bon pour tous les hommes, ce dont les prescriptions peuvent être appliquées comme si elles exprimaient les lois universelles de la nature : "Agis toujours de telle sorte que tu puisses considérer la maxime de ton action comme une loi universelle de la nature", dit Kant.
3) Dieu nous demande-t-il de contrarier notre nature ?
Le Dieu chrétien – par exemple – nous demande-t-il de contrarier notre nature, de lutter contre nos inclinations en nous interdisant de suivre nos mauvais penchants (cf. les dix commandements) ? Parabole de la vigne : "À une vigne, on ne demande rien" : Dieu ne nous demande rien (Évangile selon saint Jean, 15, 1-8). "Il attend seulement de son peuple la justice" (équivalent du raisin pour la vigne).

Conclusion. On peut se donner comme règle morale de suivre la nature. Ce qui ne signifie pas sacraliser la nature ; tout n’est pas bon dans la nature. Seuls les hommes sont des "fins en soi", seuls les hommes ont une dignité.

Conclusion générale
La nature n’est pas bonne. En elle-même, elle n’est ni bonne ni mauvaise. Pourtant, elle peut être prise pour modèle, à certains égards, par les sages. Suivre la nature, cela signifie respecter le caractère nécessaire et universel des lois qui valent pour tous et qui assurent harmonie et stabilité à l’Univers dans son ensemble.

Dossier coordonné par Isabelle Maradan
Janvier 2011
Source : www.leutudiant.fr

Bac ES 2012 : les sujets probables en philosophie prof au lycée Gustave

Bac ES 2012 :

les sujets probables en philosophie

Fuyez ceux qui vous diront qu’il ne sert à rien de réviser sa philo. C’est faux ! Connaître les arguments des auteurs que vous aurez étudiés et bien comprendre comment se construit une problématique en philosophie ne s’improvise pas. Il faut travailler en analysant des sujets et les textes de philosophes qui s’y rapportent. Les philosophes sont autant de points d’appui qui permettent de se hisser sur le chemin de la réflexion philosophique. Comme au cours d’une escalade, d’autres ont ouvert la voie avant vous. Appuyez-vous sur les points d’ancrage qu’ils ont posés pour vous élever sur la paroi. Sans quoi, c’est la glissade assurée ! Et vous risquez fort de retomber au niveau de la discussion de café du commerce.

Les sujets les plus probables
La société et les échanges, la justice et le droit, l’État, notions liées à la spécialité de votre bac ES, inspirent souvent de beaux sujets de philosophie aux concepteurs. "Qu’est-ce qu’un État juste ?, par exemple", illustre Thibaut de Saint-Maurice, prof au lycée Gustave-Eiffel à Rueil-Malmaison (92) et auteur de Philosophie en séries (Ellipses). Bon à savoir, ce professeur considère que les sujets autour de notions comme l’art et le désir sont les "tartes à la crème" de toutes les séries. De son côté, Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie à Paris et auteur du blog www.hansen-love.com/, verrait bien un sujet comme "Peut-on se donner comme morale de suivre la nature ?" (voir corrigé) ou encore autour des défauts de la démocratie ou du travail et de l’estime de soi.

Pensez à réviser aussi…
Essentielles pour traiter de nombreux sujets qui ne les mentionnent pas forcément dans leurs intitulés, les notions comme la liberté, le devoir, le bonheur, la vérité ou la justice ne doivent absolument pas être négligées. "Pour alimenter leur réflexion philosophique, les élèves de la série ES doivent croiser les connaissances, puiser dans leur culture en économie et en histoire-géographie", conseille Thibaut de Saint-Maurice à Rueil-Malmaison.

Les sujets peu probables
Des sujets très pointus se rapportant au chapitre de la matière et de l’esprit tombent rarement pour les ES. Par ailleurs, d’après Carole Diamant, enseignante de philosophie à Sciences po, la religion, abordée sous l’angle de la croyance, ne tombe pas très souvent "parce qu’il peut être difficile de remettre en question ce qu’on a pu apprendre dans la sphère familiale. Même si c’est le propre de la démarche philosophique, un sujet sur la religion risquerait de faire perdre pied aux élèves le jour du bac". Ce n’est pas l’idée des concepteurs de sujets !

Nos pronostics
Le tableau ci-dessous recense le nombre de fois où chaque thème du programme a été abordé dans les sujets depuis 2006.
La colonne de gauche indique les pronostics de l’Etudiant pour 2011 (plus il y a de croix, plus la probabilité est forte).
Nos pronostics 2011 Thèmes (certains sujets peuvent faire appel à plusieurs thèmes) 2010 2009 2008 2007 2006

Le sujet




X X La conscience

1 1
X X L’inconscient

1

X X Autrui

1

X X X Le désir

1


La culture




X X Le langage




X X X L’art



1
X X X Le travail et la technique
1
1
X La religion



1
X X L’histoire 1




La raison et le réel




X X La démonstration 1

1
X X L’interprétation


1
X La matière et l’esprit




X X X La vérité 1

1 1

La politique




X X X La société et les échanges
1
1 2
X X X La justice et le droit
1 1

X X X L’État

1 1 1

La morale




X X X La liberté 1 1 1 1
X X X Le devoir
1


X X X Le bonheur 1 1 1
1

L’épreuve en bref
L'épreuve écrite de philosophie dure 4 heures (coefficient 4 en ES). Vous avez le choix entre 3 sujets : deux dissertations et une explication de texte. Chaque sujet porte généralement sur plusieurs notions du programme.
• La dissertation est un exercice qui consiste à répondre à une question posée par un sujet. Cette question n'attend pas une réponse arrêtée (oui ou non), mais implique d'exposer le problème qu'elle soulève. Il s'agit de traduire par écrit votre réflexion.
• L'explication de texte est une sorte de dissertation sur une question posée implicitement ou explicitement par un texte। Vous devez analyser précisément ce texte, dans son contenu comme dans sa forme, pour dégager ses enjeux philosophiques.
Source : www.leutudiant.fr

Bac L 2012 : plan détaillé d’un sujetTout le monde est capable de percevoir la beauté probable de philosophie

Bac L 2012 :

plan détaillé d’un sujet probable de philosophie

Par Laurence Hansen-Love, professeur de philo à Paris et auteur du blog www.hansen-love.com.
Le sujet
Peut-on être indifférent à la beauté ?

Le corrigé

Introduction
Il est indéniable que la capacité d’apprécier les belles choses, de prendre du plaisir à la contemplation du beau, est l’un des propres de l’homme. Pourtant, certaines personnes, dans certaines circonstances, semblent être indifférentes à la beauté, ou plus exactement à certaines manifestations de la beauté. La question est donc celle-ci : comment cette apparente indifférence à la beauté doit-elle être interprétée ? La capacité d’apprécier les belles choses peut-elle être brouillée, inhibée, suspendue ? Mais ne s’agit-il pas – plutôt que d’une absence de sens esthétique – d’une inversion ou d’une perversion du goût ? Car il est difficile de croire que certains hommes puissent être totalement et définitivement indifférents à toute beauté, à tous les types de beauté.

Plan détaillé
I – Par définition le beau ne peut pas laisser indifférent
Le propre de l’homme est d’être sensible au beau, contrairement aux animaux qui ne sont touchés que par des formes esthétiques liées à la reproduction (exubérance des traits sexuels chez les animaux, comme la queue du paon ou la pince du crabe violoniste).

1) Tout le monde est capable de percevoir la beauté.
C’est particulièrement flagrant pour les beautés naturelles. Qui peut dire n’avoir jamais été ému par la splendeur du ciel étoilé, par exemple, ou par la beauté d’un enfant ?

2) Même si,
de fait, chacun sait bien que les canons de la beauté varient selon les époques et les cultures (la figure de la belle femme, tantôt opulente, tantôt filiforme).

3) Tous les hommes apprécient la beauté, mais pas toujours selon les mêmes codes.
Ce qui donne l’impression, fallacieuse, que certains hommes ne goûtent pas la beauté en général. Les œuvres d’art sont particulièrement tributaires de normes conventionnelles ou de préjugés.

Conclusion.
Ne pas confondre la beauté et les manifestations diversifiées de la beauté.
II – De fait, certains hommes se croient indifférents à la beauté
Il est courant d’entendre des arguments relativistes : “À chacun ses goûts” ; “mon goût vaut bien le vôtre”. Et, de fait, il est possible qu’une personne rejette ce que la plupart des hommes jugent beau (comme le Parthénon, le temple d’Angkor, le Pavillon d’or, “la Joconde” ou un opéra de Mozart, par exemple).

1) Beaucoup confondent le beau et l’agréable.
Si quelque chose ne nous plaît pas, ou nous laisse indifférent, alors on en conclut (à tort) : “Ce n’est pas beau.”

2) Certains disqualifient le beau au profit de l’utile, ou du plaisant ou du divertissant.
“Je suis indifférent au beau” ici signifie en réalité : je préfère ce qui est plus facile et plus accessible à ce que d’autres trouvent “beau” (par exemple, je choisis un film distrayant et joyeux plutôt qu’un film lent et mélancolique, mais “beau” selon les critiques éclairés).

3) Au sein même de l’univers esthétique, certains valorisent le “laid”
(l’informe, le difforme, le scandaleux, la violence, le choc, etc.), qu’ils nomment éventuellement “beau”. Il faut alors un certain niveau de culture esthétique pour apprécier des œuvres délibérément arides au premier abord. C’est le cas par exemple de films violents qui agressent délibérément le spectateur (Orange mécanique de Stanley Kubrick).

Conclusion.
La diversité des sensibilités esthétiques ne témoigne pas d’une indifférence à la beauté.

III – L’indifférence (apparente ?) au beau s’explique par une défaillance ou une altération du goût
Ce n’est pas parce que le goût est naturel (comme la raison, comme le bon sens) qu’il ne doit pas être éduqué, comme l’explique Rousseau (texte en annexe). S’il n’est pas éduqué, il peut être dévoyé ou étouffé.

1) Le sentiment du beau est subjectif : seul un sujet éprouve du plaisir.
Le bon goût ne peut être transmis par qui que ce soit à qui que ce soit ! Le plaisir, en effet, ne peut être imposé ni inculqué, le jugement esthétique ne peut être contraint. S’il l’est, le jugement n’est pas sincère (conformisme).

2) Pourtant le jugement de goût prétend légitimement à l’universalité (Kant).
Si quelque chose (un spectacle, une mélodie…) est beau, tout le monde finira par le reconnaître, comme c’est arrivé pour les œuvres des peintres impressionnistes.

3) Pour développer son goût, il faut des conditions
(voir les arguments de Rousseau ci-dessous). Il faut pouvoir échapper aux modes comme à toute forme de conformisme esthétique ou culturel. Le goût doit être libre, le jugement de goût ne peut être “suiviste”.

Conclusion.
Le goût, qui est naturel, doit être éduqué. Cette éducation concerne la sensibilité. Il ne s’agit pas d’un savoir abstrait, académique ni scolaire (“Le beau est sans concept”, Kant).


Conclusion générale
Le goût est, comme le bon sens, la chose du monde la mieux partagée. Toutefois, il peut être dévoyé par la mode, par le conformisme culturel (la tyrannie de l’opinion), la vanité (“mon goût vaut bien le vôtre”), la sottise (absence de curiosité). La sensibilité s’éduque, tout comme l’intelligence.


Annexe
“Le goût est naturel à tous les hommes, mais ils ne l’ont pas tous en même mesure, il ne se développe pas dans tous au même degré, et, dans tous, il est sujet à s’altérer par diverses causes. La mesure du goût qu’on peut avoir dépend de la sensibilité qu’on a reçue ; sa culture et sa forme dépendent des sociétés où l’on a vécu. Premièrement il faut vivre dans des sociétés nombreuses pour faire beaucoup de comparaisons. Secondement il faut des sociétés d’amusement et d’oisiveté ; car, dans celle d’affaires, on a pour règle, non le plaisir, mais l’intérêt. En troisième lieu il faut des sociétés où l’inégalité ne soit pas trop grande, où la tyrannie de l’opinion soit modérée, et où règne la volupté plus que la vanité ; car dans le cas contraire, la mode étouffe le goût ; et l’on ne cherche plus ce qui plaît, mais ce qui distingue.” Jean-Jacques Rousseau, Émile, livre IV
Source : www.leutudiant.fr

Bac L 2012 : les sujets sujets autour de l’art et du désir probables en philosophie

Bac L 2012 :

les sujets probables en philosophie

Le jour du bac, vous devrez prouver votre capacité à élaborer une problématique et votre connaissance de la pensée de quelques philosophes marquants. Si rien ne sert d’apprendre par cœur, il n’est pas inutile de connaître quelques citations-phares, à condition qu’elles vous permettent de reconstituer la réflexion des auteurs et de préciser des concepts. Comme au cours d’une escalade, d’autres ont ouvert la voie avant vous. Et les auteurs sont des points d’appui qui permettent de se hisser sur le chemin de la réflexion philosophique. Appuyez-vous sur les points d’ancrage qu’ils ont posés pour vous élever sur la paroi. Sans quoi, c’est la glissade assurée ! Et vous retomberez au niveau de la discussion de café du commerce.

Les sujets les plus probables
Discipline majeure de la série littéraire, la philosophie ne souffre ni impasse ni négligence de votre part. Thibaut de Saint-Maurice, professeur au lycée Gustave-Eiffel à Rueil-Malmaison (92) et auteur de Philosophie en séries (Éditions Ellipses), conseille d’investir votre culture littéraire et artistique (ciné, peinture, etc.) lorsque vous traiterez le sujet de philo. Surtout si vous tombez sur l’un des sujets autour de l’art et du désir, “tartes à la crème de toutes les séries”, d’après lui. Pourquoi pas un sujet comme “Peut-on être indifférent à la beauté ?” propose Laurence Hansen-Love (voir corrigé), professeur de philosophie à Paris et auteur du blog www.hansen-love.com.

Pensez à réviser aussi…
Dans l’air du temps planent des sujets autour de la démocratie et aussi du lien entre travail et estime de soi. Cela dit, en série L, tous les sujets ou presque peuvent tomber. Mais ne paniquez pas ! Construisez-vous une solide culture philosophique en préparant des fiches qui mettent en évidence les arguments des différents auteurs dans les principaux textes étudiés. Pendant la phase de révisions, vous apprendrez une phrase ou une expression pour chacun d’entre eux. Selon Charles Pépin, professeur de philosophie au lycée de la Légion d’honneur à Saint-Denis (93), “si vous ne citez pas d’auteurs dans votre copie de bac, il faut que vous vous soyez réapproprié les concepts cités par les auteurs”. “Attention, tempère-t-il, la révision par notions rassure l’esprit humain, qui aime cloisonner, mais inhibe l’intuition.” En clair, pour lui, “le cloisonnement qui consiste à raisonner par notions limite à la fois la casse et la possibilité d’avoir une excellente note”. À vous de voir si vous voulez sauver les meubles ou viser la mention !

Les sujets peu probables
Des sujets portant sur la religion, abordée comme croyance, ne tombent pas très souvent au bac. “Parce qu’ils risqueraient de faire perdre pied aux élèves le jour du bac en remettant en question ce qu’on a pu leur apprendre dans la sphère familiale, même si c’est le propre de la démarche philosophique”, explique Carole Diamant, professeur de philosophie actuellement à Sciences po après avoir enseigné en zone sensible pendant près de 20 ans.
Autre sujets rarement convoqués le jour du bac : “Ceux qui font appel à des notions d’épistémologie complexes et donneraient une trop grande place à ce qui a été ou non appris en cours”, juge Thibaut de Saint-Maurice. Pas question pour autant de ne rien apprendre et de ne pas connaître les philosophes et leurs arguments. Dans votre série plus que dans les autres, les correcteurs attendent de lire des références précises.

Nos pronostics
Le tableau ci-dessous recense le nombre de fois où chaque notion du programme a été abordée dans les sujets depuis 2006. La colonne de gauche indique les pronostics de l’Etudiant pour le bac 2011 (plus il y a de X, plus la probabilité est forte).


Nos pronostics 2011 Notions (certains sujets peuvent faire appel à plusieurs notions) 2010 2009 2008 2007 2006

Le sujet




X X X La conscience 1
1 1
X X X La perception 1
1

X X X L’inconscient 1 1


X X X Autrui



1
X X X Le désir
1


X X X L’existence et le temps 1


1

La culture




X X X Le langage
1


X X X L’art


1
X X Le travail et la technique



1
X La religion




X X X L’histoire 1 1

1

La raison et le réel




X X X Théorie et expérience
1 1 1
X X X La démonstration
1


X X X L’interprétation
1
1
X X Le vivant

1

X X La matière et l’esprit

1 1
X X X La vérité 1 1



La politique




X X La société



1
X X La justice et le droit 1


1
X X L’État 1




La morale




X X X La liberté 1
1 2
X X X Le devoir



1
X X X Le bonheur
1

1

L’épreuve de philosophie en bref
> L'épreuve écrite de philosophie dure 4 heures (coefficient 7 en L). Vous avez le choix entre 3 sujets : 2 dissertations et une explication de texte. Chaque sujet porte généralement sur plusieurs notions du programme.
> La dissertation est un exercice qui consiste à répondre à une question posée par un sujet. Cette question n'attend pas une réponse arrêtée (oui ou non), mais implique d'exposer le problème qu'elle soulève. Il s'agit de traduire par écrit votre réflexion.
> L'explication de texte est une sorte de dissertation sur une question posée implicitement ou explicitement par un texte। Vous devez analyser précisément ce texte, dans son contenu comme dans sa forme, pour dégager ses enjeux philosophiques.
Source : www.leutudiant.fr

Bac S 2012 : plan détaillé d’un sujet probable de philosophie La science parvient-elle à la vérité

Bac S 2012 :

plan détaillé d’un sujet probable de philosophie



Par Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie à Paris et auteur du site hansen-love.

Le sujet : La science parvient-elle à la vérité ?

Le corrigé

Introduction
On admet volontiers que la science produit des vérités, et on a raison de le faire. Quand des propositions ou des thèses établies par une science selon un protocole précis et rigoureux sont contestées au nom de l’opinion ou du préjugé, on sait, bien sûr, que la vérité doit se trouver du côté de la science. Pourquoi ? Parce que les vérités énoncées par les sciences font l’unanimité (l’unanimité des savants, dans un premier temps) et parce qu’elles font leurs preuves étant donné leur efficacité ; les prévisions scientifiques sont fiables, la médecine scientifique, par exemple, nous apporte assez souvent la preuve de sa validité et de son bien-fondé. Faut-il pour autant en déduire que la science "parvient à la vérité" ? Pour cela il faudrait que la vérité soit comparable à un lieu, un espace, un abri, où l’on puisse séjourner. Cette représentation présuppose que la vérité existe, donc préexiste à la recherche comme si elle était une réalité, une "chose en soi". Ce présupposé nous semble très contestable.

Plan détaillé
I – Parvenir à la vérité semble être l’objectif de la science
Mais cet objectif est aussi celui de la philosophie. En quoi la science se distingue-t-elle de la philosophie de ce point de vue ?
a) On sait que science et philosophie, à l’origine, sont étroitement liées (cf. l’Académie de Platon : "Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre"), puis vont se différencier peu à peu, mais conserveront toujours en commun cet objectif : tendre vers la vérité.
b) La philosophie est "recherche et amour de la vérité". Cela signifie qu’elle n’atteint pas la vérité, car si elle l’atteignait, elle cesserait d’être (cf. "Toute vérité est fausse dès lors qu’on s’en contente", Alain). La philosophie a pour objet l’"être en tant qu’être" (Aristote).
c) Tandis que la science ne s’occupe que d’un secteur de l’être (l’être en tant que ceci ou cela). Donc la science ne "détient" pas la vérité, mais cherche à établir des vérités dans un domaine restreint (les nombres et les figures, par exemple).

Conclusion :
rechercher la vérité n’est pas le propre de la science. De plus, poursuivre la vérité est une chose, l’atteindre en est une autre !

II – Les sciences établissent des vérités
Mais on ne peut dire pour autant que la science "parvient à la vérité", voici pourquoi :
a) Il ne faut pas dire "la" science, mais "les" sciences. Chacune a ses méthodes, son langage, ses critères de vérité. La vérité en médecine, ce n’est pas la même chose que la vérité en maths ou en logique.
b) Il ne faut pas confondre vérité et certitude. Les sciences exactes parviennent à des certitudes. Mais ce sont des certitudes partielles (propres à leur objet), provisoires (cf. remaniement constant des modèles scientifiques) et surtout négatives (chaque progrès scientifique permet d’éliminer une erreur.
c) Les sciences sont d’autant plus fiables qu’elles sont plus abstraites et formelles. Le "plus de rigueur" se paie en "moins de sens". Ainsi les maths et la logique ne détiennent pas des vérités, car elles constituent des architectures symboliques autonomes : en maths, "l’absolue rigueur a pour corrélat l’absolue insignifiance" (René Thom). Les maths ne détiennent pas la vérité, la logique ne détient pas la vérité : ce sont des "axiomatiques".

Conclusion : les sciences sont un modèle de rigueur pour toute recherche visant la vérité. Pourtant elles ne "parviennent" pas à la vérité, car la vérité n’est pas située quelque part, elle n’est pas ailleurs que dans le rapport entre l’esprit et le réel : "La raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même selon ses propres plans." (Kant, Critique raison pure, préface.)

III – La vérité est une "fiction" cohérente et significative en science comme en art comme en philosophie
"La science est un conte de fées comme les autres", Paul Feyerabend (attention : ceci est une boutade, il y a un peu de provocation dans cette formule).
a) Les sciences élaborent des systèmes de "fictions" qui offrent une représentation cohérente et efficace de réel. Les sciences permettent d’agir sur le monde. En ce sens, elles disent la vérité.
b) "La raison est la science même", Bachelard. Cela signifie que la vérité est en progression constante. C’est un processus et certainement pas un lieu que l’on pourrait atteindre, une clairière ou un plateau sur lequel on pourrait s’installer ; la vérité n’est pas la réalité (un espace existant quelque part), donc on ne peut pas y aller. La vérité est une composition humaine, une composition précaire.
c) La représentation du réel élaborée par la science n’est pas la seule possible. Elle peut même être contestée au nom de la qualité (Nietzsche : la science nie les différences qualitatives) ou au nom de la vie (Michel Henry) ou de la pensée (Heidegger : "la science ne pense pas").

Conclusion :
le chercheur peut parler de vérité "comme une limite idéale de la connaissance que l’esprit humain peut atteindre. Il pourra appeler cette limite idéale la vérité objective" (L’Évolution des idées en physique, Einstein et Infeld).

Conclusion générale
La science ne parvient pas à la vérité. Parce que la vérité n’est pas un lieu, une plate-forme où séjourner. Si c’est quelque chose que l’on cherche à atteindre, ce n’est qu’un horizon, une perspective. En revanche, la science élabore et dit la vérité, avec plus ou moins de certitude selon les domaines. Toujours est-il que par le consensus qu’elle atteint, elle peut être considérée comme fiable. Toujours plus fiable que les discours qui ne relèvent pas du rationnel et qui ne sont étayés sur aucune preuve ni aucune argumentation susceptible de recueillir l’unanimité de la communauté des savants et des hommes de bonne foi.
Source : www.leutudiant.fr

Bac S 2012: les sujets probables en philosophie la raison et le réel

Bac S 2012 :

les sujets probables en philosophie

En philosophie, il est essentiel de connaître les arguments des auteurs que vous avez étudiés et de bien comprendre comment se construit une problématique pour réussir votre épreuve. Les auteurs sont autant de point d’appui pour vous hisser sur le chemin de la réflexion philosophique. Comme au cours d’une escalade, d’autres ont ouvert la voie avant vous. Pour vous élever sur la paroi, appuyez-vous sur les points d’ancrage qu’ils ont posés. Sans cela, c’est la glissade assurée ! Et vous risquez fort de retomber au niveau de la discussion de café du commerce.

Les sujets les plus probables
Révisez bien la partie du programme intitulée "la raison et le réel". Tous les sujets qui tournent autour de la démarche scientifique sont pour vous. Mais attention, ce n’est pas parce que vous êtes en série S que vous allez forcément tomber sur un sujet d’épistémologie. La preuve, en 2010, il n’y en avait aucun. "C’est l’exception qui confirme la règle", assure Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie à Paris et auteur du site hansen-love.com, qui verrait bien un sujet comme "La science parvient-elle à la vérité ?" (voir corrigé). Selon Thibaut de Saint-Maurice, prof au lycée Gustave-Eiffel à Rueil-Malmaison (92), auteur de Philosophie en séries (Ellipses), les sujets autour de notions comme l’art et le désir sont les "tartes à la crème" de toutes les séries (voir notre dossier sur les séries).

Pensez à réviser aussi…
Par ailleurs, ne négligez surtout pas des notions comme la vérité, la liberté, le désir ou la justice, essentielles pour traiter de nombreux sujets qui ne les mentionnent pas forcément dans leurs intitulés. Ce serait trop simple ! Profitez-en pour bien organiser vos révisions "en ayant en tête que la philosophie n’est pas une succession de chapitres indépendants et que les sujets qui tombent se réfèrent facilement à 3 ou 4 notions du programme", insiste Olivier Dhilly, professeur de philosophie au lycée de la Légion d’honneur à Saint-Denis (93) et coauteur du guide pratique Les Grandes Figures de la philosophie (Éditions l'Etudiant).

Le jour du bac, il ne s’agit pas de se souvenir d’un cours, mais d’identifier un problème à partir d’une question spécifique. Une erreur courante est de se limiter à la notion qui figure explicitement dans l’intitulé. Pour être sûr de bien faire le tour des notions auxquelles le sujet peut toucher, Carole Diamant, professeur de philosophie en zone sensible pendant près de 20 ans et actuellement enseignante à Sciences Po, nous livre un précieux conseil. "Quel que soit le sujet, il faut lui porter 3 grands regards : interroger la relation de soi à soi-même, celle de l’individu à autrui, et enfin la relation de l’homme au monde et au monde des objets." Une fois que vous avez le problème, souvenez-vous de ce qu’en ont dit les philosophes que vous avez étudiés.

Les sujets peu probables
Selon Thibaut de Saint-Maurice, les sujets qui abordent la religion sous l’angle de la croyance sont rares. Reste qu’un sujet sociologique, où il est question de la religion en tant qu'institution, comme "une société sans religion est-elle possible ?", par exemple, est tout à fait envisageable. Si vous ne voyez pas la différence d’approche, filez réviser !

Philosophie : nos pronostics
Le tableau ci-dessous recense le nombre de fois où chaque notion du programme a été abordée dans les sujets, depuis 2006.
La colonne de gauche indique les pronostics de l’Etudiant pour 2011 (plus il y a d'étoiles, plus la probabilité est forte).

Nos pronostics 2011 Thèmes (certains sujets peuvent faire appel à plusieurs thèmes) 2010 2009 2008 2007 2006

Le sujet




X X La conscience

1

XX L’inconscient




XXX Le désir 1 1
1

La culture




X X X L’art 1
1
1
X X Le travail et la technique 1

1 1
X La religion
1



La raison et le réel




X X La démonstration
1 1
1
X X Le vivant




X X La matière et l’esprit
1 1 1 1
X X X La vérité
1 1
1

La politique




X X La société et l’État 1 1 1 1
X X La justice et le droit 2
1 1

La morale




X X X La liberté 2 1 1

X Le devoir



1
X Le bonheur 1 1
1

L’épreuve en bref
> L'épreuve écrite de philosophie dure 4 heures (coefficient 3 en S). Vous avez le choix entre 3 sujets : 2 dissertations et 1 explication de texte. Chaque sujet porte généralement sur plusieurs notions du programme.
• La dissertation est un exercice qui consiste à répondre à une question posée par un sujet. Cette question n'attend pas une réponse arrêtée (oui ou non), mais implique d'exposer le problème qu'elle soulève. Il s'agit de traduire par écrit votre réflexion.
• L'explication de texte est une sorte de dissertation sur une question posée implicitement ou explicitement par un texte। Vous devez analyser précisément ce texte, dans son contenu comme dans sa forme, pour dégager ses enjeux .

Source : www.leutudiant.fr


Bac S 2012: les sujets probables en philosophie la vérité, la liberté, le désir ou la justice,

Bac S 2012 :

les sujets probables en philosophie

En philosophie, il est essentiel de connaître les arguments des auteurs que vous avez étudiés et de bien comprendre comment se construit une problématique pour réussir votre épreuve. Les auteurs sont autant de point d’appui pour vous hisser sur le chemin de la réflexion philosophique. Comme au cours d’une escalade, d’autres ont ouvert la voie avant vous. Pour vous élever sur la paroi, appuyez-vous sur les points d’ancrage qu’ils ont posés. Sans cela, c’est la glissade assurée ! Et vous risquez fort de retomber au niveau de la discussion de café du commerce.


Les sujets les plus probables

Bac S 2011 : les sujets probables en philosophie

En philosophie, il est essentiel de connaître les arguments des auteurs que vous avez étudiés et de bien comprendre comment se construit une problématique pour réussir votre épreuve. Les auteurs sont autant de point d’appui pour vous hisser sur le chemin de la réflexion philosophique. Comme au cours d’une escalade, d’autres ont ouvert la voie avant vous. Pour vous élever sur la paroi, appuyez-vous sur les points d’ancrage qu’ils ont posés. Sans cela, c’est la glissade assurée ! Et vous risquez fort de retomber au niveau de la discussion de café du commerce.

Les sujets les plus probables
Révisez bien la partie du programme intitulée "la raison et le réel". Tous les sujets qui tournent autour de la démarche scientifique sont pour vous. Mais attention, ce n’est pas parce que vous êtes en série S que vous allez forcément tomber sur un sujet d’épistémologie. La preuve, en 2010, il n’y en avait aucun. "C’est l’exception qui confirme la règle", assure Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie à Paris et auteur du site hansen-love.com, qui verrait bien un sujet comme "La science parvient-elle à la vérité ?" (voir corrigé). Selon Thibaut de Saint-Maurice, prof au lycée Gustave-Eiffel à Rueil-Malmaison (92), auteur de Philosophie en séries (Ellipses), les sujets autour de notions comme l’art et le désir sont les "tartes à la crème" de toutes les séries .

Pensez à réviser aussi…
Par ailleurs, ne négligez surtout pas des notions comme la vérité, la liberté, le désir ou la justice, essentielles pour traiter de nombreux sujets qui ne les mentionnent pas forcément dans leurs intitulés. Ce serait trop simple ! Profitez-en pour bien organiser vos révisions "en ayant en tête que la philosophie n’est pas une succession de chapitres indépendants et que les sujets qui tombent se réfèrent facilement à 3 ou 4 notions du programme", insiste Olivier Dhilly, professeur de philosophie au lycée de la Légion d’honneur à Saint-Denis (93) et coauteur du guide pratique Les Grandes Figures de la philosophie (Éditions l'Etudiant).

Le jour du bac, il ne s’agit pas de se souvenir d’un cours, mais d’identifier un problème à partir d’une question spécifique. Une erreur courante est de se limiter à la notion qui figure explicitement dans l’intitulé. Pour être sûr de bien faire le tour des notions auxquelles le sujet peut toucher, Carole Diamant, professeur de philosophie en zone sensible pendant près de 20 ans et actuellement enseignante à Sciences Po, nous livre un précieux conseil. "Quel que soit le sujet, il faut lui porter 3 grands regards : interroger la relation de soi à soi-même, celle de l’individu à autrui, et enfin la relation de l’homme au monde et au monde des objets." Une fois que vous avez le problème, souvenez-vous de ce qu’en ont dit les philosophes que vous avez étudiés.

Les sujets peu probables
Selon Thibaut de Saint-Maurice, les sujets qui abordent la religion sous l’angle de la croyance sont rares. Reste qu’un sujet sociologique, où il est question de la religion en tant qu'institution, comme "une société sans religion est-elle possible ?", par exemple, est tout à fait envisageable. Si vous ne voyez pas la différence d’approche, filez réviser !

Philosophie : nos pronostics
Le tableau ci-dessous recense le nombre de fois où chaque notion du programme a été abordée dans les sujets, depuis 2006.
La colonne de gauche indique les pronostics de l’Etudiant pour 2011 (plus il y a d'étoiles, plus la probabilité est forte).
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